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Pour l'égalité des territoires
En Bretagne, Loire-Atlantique incluse, les pouvoirs, les services et les activités économiques se concentrent de plus en plus dans les villes de Nantes, de Rennes et plus marginalement de Brest. Ce phénomène est appelé métropolisation, et s’appuie sur l’idée que certaines villes doivent concentrer les prises de décisions (économiques, politiques, culturelles…). Si le fait métropolitain est réel, l’amplification du phénomène de métropolisation est une profonde injustice.
Rien ne prouve que l’activité et les bénéfices créés par les métropoles ne profitent aux territoires qu’elles sont censées « tirer » vers le haut. D’ailleurs, force est de constater que ceux qui défendent la concentration des richesses et des pouvoirs dans les métropoles sont des élus de ces villes et non pas des espaces ruraux ou périurbains. Le risque est grand de voir se creuser un écart entre ces territoires, les uns disposant de la richesse et des services, les autres se dépeuplant ou devenant des cités dortoirs. Châteaubriant (44), par exemple, voit ainsi de nombreuses communes aux alentours se tourner vers Nantes ou Rennes et devient une des villes les plus pauvres de Loire Atlantique.
Cette rupture de l’égalité des territoires est aussi un véritable problème démocratique. Les décisions prises par les conseils des métropoles auront bien entendu un impact sur l’ensemble des territoires environnants. Pourtant, ceux qui y siègent ne sont élus que par les habitants de ces mêmes métropoles et non par ceux des communes avoisinantes.
En effet, la loi de modernisation de l’action publique du 27 Janvier 2014 donne des pouvoirs élargis aux métropoles. Il leur est désormais permis de se désolidariser des décisions prises par les régions, ou même de remplacer le département sur l’espace qu’elles occupent. La prise de décision est alors déséquilibrée.
Il serait judicieux que les collectivités se concertent davantage et travaillent collectivement.
Ni le « Grand Ouest / Loire-Bretagne » ni la région Pays de la Loire ne sont en capacité de contrebalancer cette situation et de mettre en place un développement plus harmonieux, profitant à tous. D’un côté la Région Pays de la Loire est trop faible et dépendante de Nantes pour rééquilibrer la balance. De l’autre une région issue de la fusion Bretagne-Pays de la Loire serait une région tout aussi faible constituée autour d’un axe Nantes-Rennes qui serait bien peu enclin à se laisser maîtriser à l’échelle de la région.
L’intégration de la Loire-Atlantique dans la Région Bretagne serait de nature à laisser s’exprimer un pouvoir régional fort, en capacité de faire travailler les métropoles avec l’ensemble des territoires ruraux et périurbains. C’est d’ailleurs pour cela que les maires des grandes métropoles s’y opposent ! La Région serait l’espace de concertation où se prendraient les décisions. C’est aussi l’un des avantages d’une fusion des départements avec la région dans une Assemblée de Bretagne : permettre la représentation de tous les territoires, pour élaborer ensemble des projets d’avenir profitant à tous, sans multiplier les collectivités.
Cette évolution permettrait également aux autres départements des Pays de la Loire de s’extraire de l’influence nantaise. Le Val de Loire associant la Région Centre, les départements de la Mayenne, du Maine-et-Loire et de la Sarthe pourraient bâtir un réseau dynamique et équilibré entre les villes d’Angers, Le Mans, Tours et Orléans. Ces départements, Vendée comprise, œuvreraient au côté de l’Assemblée de Bretagne dans le cadre de coopérations interrégionales fortes pour développer ensemble des stratégies communes.