Arguments des opposants

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Comprendre la démarche qui légitime la réunification de la Bretagne et une initiative référendaire en sa faveur, c’est aussi répondre aux arguments largement relayés qui s’y opposent.

 

1. « Ne pas casser une dynamique qui marche » (Jacques Auxiette, président de la région Pays de la Loire)

L’un des principaux arguments de la Région Pays de la Loire est de s’opposer à un éclatement de cette région au nom des liens qui se sont créés entre ses acteurs, et d’une dynamique qu’il conviendrait de conserver. Pourtant, la modification des limites régionales n’enlèvera rien à l’efficacité des politiques publiques, tandis que les liens créés peuvent se reconstituer et ceux existants servir de base à des coopérations interrégionales plus fortes.

2. « La reconstitution de la Bretagne est un danger pour l’unité de la France » (Hervé Le Bras, démographe intervenant régulièrement pour les collectivités).

Cet argument est un chiffon rouge remué par les détracteurs de la réunification, une peur infondée que l’on agite pour discréditer le processus d’unification administrative de la Bretagne. Il n’y a aucune raison d’imaginer qu’une modification des limites régionales de la Bretagne, et même une évolution de son statut, amènera demain la Bretagne à se séparer de la France. Ce n’est pas du tout la volonté du Conseil Régional de Bretagne, ni des Bretons si l’on en croit leurs votes. La gestion différenciée des Länder allemands n’a pas empêché la réunification allemande.

3. « Je me méfie des phénomènes identitaires » (Jacques Auxiette)

La grande majorité des partisans d’une Bretagne à cinq départements ne se reconnaissent évidemment pas dans un projet « identitaire » qui serait synonyme de fermeture et de rejet. Une « Bretagne ouverte sur le monde » est un des leitmotiv qui revient régulièrement lors des grandes mobilisations pour la réunification. Si l’image de la Bretagne renvoie à une culture spécifique bien vivante, elle est régulièrement associée, notamment par ses festivals, à la rencontre avec les autres cultures. Pour beaucoup, l’image du breton reste celle d’un voyageur, pour qui la mer qui l’entoure est une ouverture plus qu’une barrière.

4. « Ne nous laissons pas enfermer dans un débat tourné vers le passé » (Jacques Auxiette)

Si le pays nantais est bien historiquement et culturellement lié à la Bretagne, ces critères seuls ne légitiment évidemment en rien un redécoupage administratif. Actuellement, la région est sans doute l’échelon le plus adapté pour donner un nouveau souffle aux politiques publiques, pour harmoniser les équilibres territoriaux et redynamiser l’économie. C’est bien parce qu’aujourd’hui la population se reconnaît dans la Bretagne à cinq départements, que son image est porteuse dans un grand nombre d’activités, que des liaisons et des réalisations économiques sont déjà en place et restent à faire, que nous souhaitons une Bretagne réunifiée apte à coopérer avec les régions Normandie, Val de Loire et Vendée-Poitou-Charentes.

5. « Le Grand Ouest sera une grande et puissante région » (Johanna Rolland, maire de Nantes)

La fusion des régions Pays de la Loire et Bretagne offrira l’opportunité d’une région très grande mais vide de substance. La force d’une région ne repose pas sur sa taille mais sur ses compétences, ses moyens financiers et sa capacité à être un espace appropriable par sa population. Or, le Grand Ouest est un projet technocratique qui est peu souhaité par la population. C’est un territoire qui repose sur la croissance des métropoles nantaises et rennaises mais n’offre pas de véritable cohérence territoriale. Difficile d’impulser des dynamiques régionales communes entre des territoires très maritimes comme le Finistère et des départements terriens soumis à l’aire d’influence du Grand Paris.

Suite : L’Assemblée de Bretagne